Le mot géodésie vient de l'ancien grec : γεωδαισία/geôdaisía soit de de γῆ/gễ (Terre) et δαίω/daíô (diviser). La géodésie est donc : la science qui mesure et représente la surface terrestre (définition de l'allemand Friedrich Robert Helmert (1843–1917). Elle utilisait la triangulation.
Friedrich Robert Helmert Image Wikipedia
La video ci-dessous de l'émission "C'est pas sorcier" explique bien la méthode.
C'est la famille Cassini qui a réalisé, entre 1683 et 1718, la première cartographie véritable de la France en utilisant cette méthode.
Si l'appellation IGN ne date que de 1976, l'institution date de 1831 sous le nom de "Dépôt de la guerre et topographie (DLG)". Son but était de rassembler les documents existants, et d’établir la carte topographique officielle du jeune territoire belge. En 1846, une commision est créée. Y siège Adolphe Quetelet, alors directeur de l’observatoire royal dont il faut rappeler que c'est à lui que l'on doit l'IMC (Indice de Masse Corporelle) qui fut au départ connu sous le nom d'Indice de Quetelet.
Adolphe Quetelet
Cartographie : 1863
En 1863, le génie militaire est chargé de dresser la carte de la Belgique sous la houlette du Dépôt de la guerre et topographie (futur Institut Géographique National, l'IGN). Ils se basent sur des points élevés du pays : clochers d’église, châteaux d’eau, butte du Lion de Waterloo, beffroi de Mons... Quand il n'y avait pas, on placait des bornes. En Belgique, il y en eut 86. Sur la borne, on construisait une tour d’une trentaine de mètres qui permettait de voir les autres points élevés et d'utiliser ainsi la triangulation pour réaliser la carte.
Le bonhomme de fer Braine-le-Comte
Cette borne de fonte se trouve sur une colline du bois de la Houssière, au lieu-dit "Tête du Bois", à la limite des territoires de Braine-le-Comte et d’Ecaussinnes. Elle fut placée en 1890.
N.B. : La dernière mesure grâce à cette borne, date de 1953.
La borne d'Anderlues
A Anderlues au lieu-dit "au Planty", on trouve une borne géodésique semblabe qui marque le sommet de la moyenne belgique. Cette borne géodésique est en fait un ancien fut de canon de l'époque de Napoléon. L'altitude est de 212,24m. C'est le sommet de la moyenne Belgique.
Cette borne milliaire fut trouvée à Péronnes-lez-Binche en 1979.
[Imp(eratori)] / Caes(ari) T(ito) / [Ae]lio Hadr/iano Ant/onino Aug(usto) / Pio p(atri) p(atriae) a Ba/g(aco) Ner(viorum) m(ilia) p(assuum) XXII
c'est à dire : À l’Empereur César Titus Aelius Hadrien Antonin Auguste le Pieux, père de la patrie: depuis Bavay des Nerviens, 22 mille pas. Un mille romain vaut 1,4815 km. Par conséquent; 22 milles correspondent à environ 32,5 km environ = distance entre Bavay (Bagdanum) et la borne.
2. La borne de Charles VI
Charles VI de Habsbourg est en 1685 et fut Empereur élu du Saint-Empire romain germanique en 1711.
Charles VI par Johann Gottfried Auerbach Image Wikipedia
Les bornes du front, appelées également "bornes Vauthier" furent construites entre 1921 et 1927. Le but fut de matérialiser la ligne de front telle qu'elle était le 18 juillet 1918, au début de la dernière grande offensive de la Première Guerre mondiale (2ème bataille de la Marne). Si au départ, l'on envisageait 240 bornes, les fonds récoltés ne permirent que l'édification de 120. Il n'en subsiste que 97. certaines furent détruites par les Allemands lors de la deuxième guerre mondiale.
Parmi l'œuvre de Paul Moreau-Vauthier, l'on trouve des monuments aux morts et des monuments commémoratifs. Le plus remarquable est "le monument aux victimes des révolutions" (1909) Il fut construit avec les pierres du mur original des Fédérés et l'on y trouve des impacts de balles. En bas à gauche est gravée une phrase de Victor Hugo :
"Ce que nous demandons à l'avenir, ce que nous voulons de lui, c'est la justice, pas la vengeance !"
Image Wikipedia
Borne à Château-Thierry
Les bornes sont des monolithes en granit, de plus d’un mètre de haut, surmontés d’un casque posé sur couronne de lauriers. On peut voir le casque français (Adrian 1915) mais aussi belge (Adrian blasonné du royaume de Belgique) ou britannique (Brodie 1915).
Le casque Adrian M 1915 fut créé à l'initiative du le sous-intendant militaire Louis Adrian car les blessures à la tête causaient des pertes significatives sur le champ de bataille : 77 % des blessures des Poilus étaient à la tête avant son adoption, le chiffre tombant à 22 % en 1916.
Casque Adrian français
Casque Adrian français
Casque Adrian belge
Casque Adrian belge
Givet Le roi Albert avec le casque Adrian
Casque Brodie
Appelé également casque Tommy ou casque Schrapnel. Le casque Brodie a une forme circulaire d'où les surnoms de assiette à soupe ou plat à barbe Il protège surtout la tête des éclats d'obus. Il est du à John Leopold Brodie (1873–1945), né Leopold Janno Braude à Riga en Lettonie. IL était d'une simple pièce pouvant être pressée en une fois et ainsi très facile à fabriquer.
J'ai déjà évoqué le fait que l'on trouvait en France, dans la région de Givet des bornes installées par l'armée russe après 1815 (ICI). A Charleroi se sont trois bornes hollandaises que l'on peut voir.
La porte Belle Alliance dite de Waterloo
En 1815, il ne reste plus aucune des anciennes fortifications de Charleroi puisque elles ont été rasées lors de la révolution française. De nombreuses habitations se sont créées à leurs emplacements. Après la bataille de Waterloo, les alliés décident d'élaborer une nouvelle place forte pour se protéger de la France. Ils imposent donc la création d'une double rangée de forteresses à la frontière avec la France. A Charleroi, de nombreuses expropriations seront nécessaires (120 hectares) et seront accompagnées de nombreux procès de propriétaires insatisfaits des dédomagements. Après une visite de Guillaume d'Orange en avril 1816, les travaux débutent en septembre 1816 et se terminent en 1819. L'inauguration aura lieu en 1821.
Une porte est baptisée Belle Alliance et porte l'inscription "De stigting dezer vesting is begonnen onder de begering van Koning Willem den eersten in het jaar na den slaag van Waterloo en voltooid in het jaar 1821" (La construction de cette forteresse fut commencée sous le règne de Guillaume premier, l'année après la bataille de Waterloo et finie en l'an 1821). La porte de la Belle Alliance fut mieux connue sous le nom de porte de Waterloo. Elle était située au square Yernaux.
Au XIXème siècle, l'industrie se développe, la ville est dans un carcan. On décide donc de détruire les remparts. Les travaux de démolition se déroulent de 1867 à 1871. La porte de Waterloo sera alors insérée dans une habitation privée située Rue Petite Aise N°33 à Montigny-sur-Sambre
Aux pieds de la porte, se trouvent deux bornes militaires G137 et G138. Elles délimitaient le domaine militaire. G signifierait Génie (Genie en néerlandais)
Une autre borne G80, se situe aux pieds d'une maison située à l'intersection de la rue de Turenne et de la rue des Gardes près du beffroi.
Comme au fort de Condé (ICI), des bornes délimitaient la forteresse de Philippeville. Elles étaient au nombre de 77 et furent installées entre la défaite de Waterloo et l'indépendance belge (1915-1830). Il en resterait vingt. Voici la seule que j'ai pu photographier. Elle est située dans la résidence Vauban vers le numéro 16A dans la haie.
Le O aurait vraisemblablement comme signification Orange. Une autre hypothèse serait Oorlog (guerre en néerlandais).
Après la défaite de Napoléon à Waterloo et la restauration de la monarchie, des troupes d'occupation s'installèrent en France. Après le traité de Paris du 20 novembre 1815, les différentes armées se partagèrent des portions de territoires. La France devait en outre régler les dépenses de bouche, d'habillement et de casernement des armées d'occupation.
Ce schéma tiré de Wikipedia ne me semble pas correct car le territoire attribué à l'armée russe s'étendait le long de la frontière nord de la France (120 kilomètres de long et 20 à 6 kilomètres de large) avec l’état-major situé à Maubeuge mais aussi une présence à Givet. Ainsi la chapelle Notre-Dame de Walcourt deviendra pendant l'occupation allouée au culte orthodoxe. Le schéma qui suit me semble plus correct puisqu"il englobe le "doigt" de Givet.
Si l'armée d'occupation dénombre 150.000 hommes, le corps d'occupation russe est de 36.334 personnes, y compris des non-militaires). C'est le comte Mikhaïl Vorontsov qui le commande avec une poigne de fer. Ainsi les exactions des soldats russes seront rares. Il n'en fut pas de même des autres corps d'armée en particulier des Prussiens. Vorontsov fait mesurer les routes en verstes et placer des piliers en bois et des bornes aux intersections des routes. La verste (верста, versta) est une ancienne mesure russe d'une longueur de 1.066,8 mètres Ces bornes indiquaient la distance la séparant de l'état-major de Maubeuge.
La borne 95 de Fumay
Le château des comtes de Bryas
Borne 95 inscription en cyrilique
La distance de 95 verstes (environ 101 km) est donc la distance jusque Maubeuge. Ces bornes (appelées verstoviye stolbi) existaient en Russie depuis le XVIe siècle. En 1918, les bolcheviks les ont détruites car elles portaient un aigle à deux têtes sur le dessus. En novembre 1818, le congrès d'Aix-la-Chapelle marquera la fin de l'occupation.
La borne 85 de Rocroi
Localisation
La borne se trouve au croisement de la D22 et de la D877, derrière une petite chapelle.
L'inscription est en ancienne écriture cyrillique.
A partir du fort de Condé, on peut effectuer diverses promenades dont la promenade des bornes.
Image wikipedia
Ces bornes octogonales servent de limite à Charlemont. En France, Les bornes octonogales sont des bornes de propriété militaire délimitant les terrains de l'armée autour d'une construction militaire. Elles se trouvent à chaque angle du terrain et numérotées en chiffres arabes. Sur leur sommet se trouve la direction des autres bornes.
Le vaalserberg est le point le plus haut des Pays-Bas (322,4 mètres suivant la régérence altimétrique néerlandaise et 324,73 suivant la référence DNG belge). Le tripoint (point frontière entre l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas) est pratiquement au même niveau.
Borne (tripoint) des 3 frontières de 1926. En néerlandais : Drielandenpunt (point de trois pays)
Borne illustrant le sommet des Pays-Bas
Outre le café, on peut voir en territoire belge, la tour Baudouin haute de 50 mètres permettant une vue panoramique de la région. On peut aussi y trouver un labyrinthe.
Beaucoup ignorent qu'un territoire de la Belgique est resté neutre pendant de nombreuses années. Il n'avait qu'une superficie de 3,44 km carrés. Il fut créé lors du traité d'Aix-la-Chapelle en 1816 car trois pays convoitaient la smithsonite qui se trouvait sur son territoire.
Cette partie neutre fut contrôlée d'abord par le royaume de Prusse et le Royaume des Pays-Bas. En 1835, la Belgique remplaça les Pays-Bas. Le territoire fut annexé par l'Allemagne en 1916 puis fit partie de la Belgique en 1919 après le traité de Versailles. Annexé à nouveau par l'Allemagne en 1940, il fut restitué à la Belgique en 1944.
C'est sur son territoire que se trouve actuellement la commune de La Calamine qui tire son nom d'ne appellation ancienne de la smithsonite (voir ICI)
Elle se situe à Gedine à la frontière avec la France. La tour du millénaire fut érigée en 2001 conçue par l'architecte liégeois Daniel Dethier. La Tour avait une forme de sablier et fut reéalisée avec six pins Douglas de 32 m de hauteur. En 2008, le bois étant pourri, la tour fut deconstruite et remplacée par une autre tour métallique cette fois.
Il se trouve plus précisément à Nil-Saint-Vincent au lieu-dit "le Tiège". Depuis 1998, on y trouve un monument. Il s'agit de trois pylônes qui représentent les trois régions de Belgique, le tout reposant sur un socle symbolisant la croûte terrestre.Il est l'oeuvre de l'architecte Bernard Defrenne de Walhain.
Il y a de nombreuses années, j'étais allé montrer à mon fils le centre de la Belgique à Ittre. En réalité Ittre était le centre avant le traité de versailles : il n'y avait ni Malmedy ni les cantons de l'Est.
!!! En réalité, le vrai centre se situe plus loin à 50 mètres dans le champs car en 1998, les tractations avec le propriétaire du champs n'avaient pas abouti.